Instruments motorisés Pièces à main droites ou angulées et turbines (1ère Partie)

 

Recommandation du Groupe de Travail Qualité

Pièces à main droites et angulées

Les pièces à main droites sont des instruments droits qui sont couplés à l'unité d'entraînement. La pièce à main droite comporte une douille (également appelée «pince de serrage») dans laquelle s'adaptent différents instruments rotatifs ou oscillants, selon la tâche à réaliser. Comme leur nom l'indique, les pièces à main angulées se distinguent des pièces à main droites par l'angle formé par l'instrument par rapport à l'axe de l'outil. En général, ces deux types de pièces à main sont entraînées par des moteurs électriques. Il en existe des modèles avec ou sans irrigation.

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Turbines

Comme les pièces à main, les turbines ont une douille dans laquelle on adapte des instruments rotatifs ou oscillants. En général, les turbines sont équipées d'unités d'entraînement à air comprimé, qui permettent une vitesse de rotation plus élevée. L'air comprimé est émis directement dans la zone chirurgicale. Une autre caractéristique qui distingue les instruments motorisés est le choix du médium (air/eau), qui peut être fourni de façon interne ou externe. Les instruments motorisés qui sont conformes à l'état actuel de la technique se prêtent au nettoyage et à la désinfection automatisés.

Lorsqu'ils sont utilisés sur un patient, ce ne sont pas seulement les surfaces externes, mais également les canaux qui sont contaminés. Cette contamination peut être due à un reflux ou à l'utilisation d'une solution d'irrigation contaminée. Les instruments peuvent contenir de la salive ou d'autres sécrétions, du sang, de la poudre de plaque dentaire ou d'os et des micro-organismes. Le reflux explique plus probablement la contamination des turbines. Une étude faisant appel à la méthode à l'ortho-phtaldialdéhyde (OPA) a détecté des protéines dans des quantités allant de 28 μg à 386 μg [1].

En général, les instruments motorisés sont fabriqués en acier inoxydable, aluminium et titane, de nombreux autres matériaux étant utilisés à l'intérieur de ceux-ci. Certains systèmes contiennent des fibres optiques. C'est pourquoi les instructions du fabricant en matière de retraitement doivent être scrupuleusement observées. En raison de leur conception, de leur méthode d'utilisation, de leur utilisation répétée et de leur contamination potentielle, par exemple par du sang et d'autres sécrétions, les instruments motorisés sont à classer dans la catégorie Critique B en vertu de la recommandation de l'Institut Robert Koch (RKI) et de l'Institut Fédéral des Médicaments et des Dispositifs Médicaux (BfArM). En se fondant sur cette recommandation du RKI/BfArM [2], les dispositifs médicaux appartenant à la ➜ CATÉGORIE CRITIQUE B doivent en principe être retraités en appliquant une procédure automatisée. En d'autres termes, chaque fois qu'ils sont utilisés sur un patient, ils doivent être nettoyés et désinfectés thermiquement dans un laveur-désinfecteur, puis stérilisés après avoir été soumis à un test fonctionnel et enfin reconditionnés. En particulier pour les instruments dentaires, la Recommandation du RKI/BfArM stipule que les instruments utilisés pour ➜ LES PROCEDURES CHIRURGICALES, PERIODONTOLOGIQUES OU ENDODONTIQUES, avec fermeture subséquente d'une plaie imperméable à la salive, doivent être conditionnés et stérilisés [3].

Des laveurs-désinfecteurs (LD) conformes à la norme EN ISO 15883-1 et -2 doivent en principe être utilisés pour le nettoyage et la désinfection. Si les instruments motorisés sont nettoyés et désinfectés dans d'autres systèmes, on utilisera un procédé validé aux performances équivalentes.

Les ➜ PLATEAUX DE CHARGEMENT doivent être adaptés aux exigences spécifiques : ils doivent permettre la décontamination des surfaces externes et internes des instruments motorisés dès lors que cette procédure est prescrite par le fabricant. Si l'instrument ne comporte pas de canaux, il n'y aura aucune contamination des surfaces internes lors de son utilisation.

Les instruments doivent être fermement ➜ RACCORDES dans le LD. Des filtres seront installés afin d'empêcher les particules présentes dans la solution de lavage d'obstruer les canaux d'irrigation des instruments. On laissera refroidir ces derniers après les avoir retirés du laveur-désinfecteur. La béance des canaux sera vérifiée, en utilisant tout additif recommandé à cet effet par le fabricant (adaptateur, huile, etc.). Etant donné que la ➜ PROPRETE DES CANAUX ne peut être vérifiée par simple inspection visuelle, la méthode semi-quantitative du biuret (EN ISO 15883-1) sera appliquée en routine. Les résidus peuvent être récupérés en utilisant un solvant ou une méthode d'écouvillonnage.

Le seuil de détection se situe aux alentours de 30 μg de protéines. Selon une autre possibilité, des tests qualitatifs peuvent également être utilisés pour détecter l'hémoglobine ou les protéines. Aucune valeur guide ni valeur seuil n'a été définie dans ce cas. Ces méthodes de test sont très sensibles, 1 μg de protéines suffisant à donner une réaction colorée et donc un résultat positif. Ensuite, un lubrifiant est appliqué sur l'instrument en suivant les instructions de retraitement du fabricant. Tout excès ➜ D'HUILE sera éliminé. L'instrument est ensuite conditionné pour être stérilisé dans un petit stérilisateur de classe B ou un grand stérilisateur faisant appel à un procédé à vide pulsé. Les unités d'entraînement ne sont pas traitées dans cette Recommandation.

||Références

[1] Kontamination und Aufbereitung zahnärztlicher Übertragungsinstrumente sowie rotierender Instrumente. aseptica 2009; 1: 3–6.

[2] Anforderungen an die Hygiene bei der Aufbereitung von Medizinprodukten [Recommandation de l'Institut Robert Koch (RKI) et de l'Institut Fédéral des Médicaments et des Dispositifs Médicaux (BfArM)]. Bundesgesundheitsbl. 2001; 44: 1115–1126.

[3] Infektionsprävention in der Zahnheilkunde – Anforderungen an die Hygiene. Bundesgesundheitsbl. 2006; 49: 375–394.

[4] Leitlinie von DGKH, DGSV und AKI für die Validierung und Routineüberwachung maschineller Reinigungs- und thermischer Desinfektionsprozesse für Medizinprodukte und zu Grundsätzen der Geräteauswahl [Directive de la DGKH, de la DGSV et de l'AKI relative à la validation et au contrôle systématique des processus de lavage et de désinfection en LD pour les DM thermostables et aux principes généraux régissant le choix des appareils]. Zentr Steril 2008, Suppl. 1.

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